top of page

16/11/17

AMERICAN GODS

Les dieux sont parmi nous

Les dieux sont parmi nous : ils existent tant que les hommes veulent bien dédier un peu de leur temps à croire en eux. Le jour où la foi laisse la place à l’oubli, ils disparaissent comme de simples mortels. Au gré des nouvelles croyances, des dieux naissent et d’autres meurent. Tel est le concept simple mais séduisant à la base d’American Gods. Autant le dire tout de suite, la série fait honneur à son ambition de départ et cette première saison est une réussite.  

 

 

On suit donc un certain Shadow Moon qui sort tout juste de prison et s’apprête à retrouver celle qui lui est chère. Seulement voilà, après une rencontre fortuite avec un certain M. Wednesday, qui lui propose un emploi parfaitement mystérieux, tout prend un tour inattendu. Et ce M. Wednesday sait se montrer persuasif, avec un brin de violence mais sans jamais se salir les mains. Sa proposition devient bientôt la seule issue possible pour Shadow qui avec un spectateur tout aussi paumé, est embarqué dans une histoire qu'il ne maîtrise pas.

 

 

Difficile à priori de se faire une idée claire sur une série après une seule saison. Pourtant, American Gods parvient à imposer une signature visuelle tellement marquante qu’on ne peut avoir de doutes sur son identité graphique très particulière qui est une réussite. Cette première saison est un véritable plaisir pour les yeux si on adhère à cet univers un peu extrême, aux couleurs saturées et violentes, qui se donne généreusement en spectacle. Aussi extrême que versatile : dans American Gods, l’onirisme côtoie un humour noir (très efficace par moments) et même un certain kitsch. Il y a une volonté d’osciller entre différents tons tout le long de cette saison.

En termes d’esthétique, tout est très stylisé et les images parlent surtout aux fantasmes. Il s’agit de forcer le trait jusqu’à la saturation : la narration s’en ressent puisque la trame principale s’éclipse presque derrière la présentation de chaque dieu dont le portrait, qui est parfois le sujet d’un épisode entier, est délicieusement mis en scène…

 

 

 L’Amérique, terre d’immigration, est aussi une terre d’accueil pour les dieux qu’apportent les générations de migrants depuis des siècles : en début de chaque épisode, c’est l’arrivée d’un dieu de l’ancien monde sur un nouveau sol qui est racontée, parfois dans un style assez irréel et sublimé. Certaines de ces scènes introductives sont de véritables réussites et donnent une épaisseur supplémentaire très bien sentie, tout en œuvrant à donner un rythme moins linéaire à cette première saison. On sent que les réalisateurs ont vraiment voulu rendre cette expérience « immersive ».

 

 

  On remarque donc qu’un soin tout particulier a été apporté à certaines scènes qu’on surprend même parfois à avoir une portée exclusivement poétique et esthétique. Si bien que parfois, tout ça peut sembler un peu indigeste dans quelques épisodes. Aussi, certains seront agréablement surpris par le rythme assez varié de la narration. D’autres risquent d’y voir des sinuosités inutiles qui laissent la série s’essouffler. Il y a sans doute du vrai dans les deux. Le périple de Shadow et M. Wednesday ne trouve d’ailleurs une véritable explication qu’à la fin de cette saison, en laissant la sensation que tout ça était surtout une gigantesque introduction à l’univers et à l’humeur que dégage la série. On a presque l’impression d’avoir maté un gigantesque épisode pilote.

 

 

Le tout est porté par des acteurs qui incarnent très bien le ton de la série, comme Ian Mcshane, très convaincant avec son ironie associée à une sorte de sagesse millénaire (ce qui en dit long sur sa vraie nature, mais chut ! pas de place pour les spoilers ici). Il éclipse d’ailleurs le personnage principal, manquant un peu de relief et étranger à ce monde, mais tout cela semble assez voulu puisqu’on se prête souvent en tant que spectateur à s’identifier à lui.

 

 

Cette première saison est une très bonne surprise, parvenant parfaitement à nous immerger dans cet univers très particulier, d’une esthétique magnétique. On attend de voir comment les saisons suivantes se chargeront d’investir davantage dans l’intrigue après cette première saison très (trop ?) centrée sur la mise en place d’une atmosphère réussie.

Claudio

Les dernières

critiques

Please reload

box office

US

1-STAR WARS VIII

2-FERDINAND

3-COCO

​

FRANCE

1-STAR WARS VIII

2-COCO

3-LE CRIME DE L'ORIENT-EXPRESS

​

CRITIQUE​ 14/12

STAR WARS VIII

CRITIQUE​ 18/12

PADDINGTON 2

CRITIQUE​ 18/12

SANTA & CIE

CRITIQUE 13/12

LE BRIO

SEMAINE DU 27 DÉCEMBRE

​

MOMO

PITCH PERFECT 3

L'ÉCHANGE DES PRINCESSES​

​

​

SUIVEZ-NOUS

  • Facebook Social Icon
  • Twitter Social Icon
  • YouTube Social  Icon
bottom of page