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STAR WARS VIII : LES DERNIERS JEDI

Audacieux mais imparfait

14/12/17

A l’heure où Disney poursuit son extension et confirme son statut de monopole du divertissement, beaucoup s’inquiètent du futur de la saga Star Wars. Cette inquiétude, légitime je le concède, tient principalement à deux raisons. D’abord, la quasi-lassitude que l’on ressent déjà à l’égard de la saga : Disney a ritualisé ce qui tenait de l’événement. Puis,  l’application d’une formule testée et couronnée de succès dans le Marvel Cinematic Universe, à base de  Pif Pouf, blagounette.  

 

Plus encore, je reste fasciné par le rapport qu’entretiennent aujourd’hui les géants hollywoodiens et les internautes cinéphiles de tout bord. Nous sommes bel et bien arrivés à une industrie cinématographique à la carte, gouvernée par les réactions vindicatives des réseaux sociaux, que les producteurs prennent en compte pour corriger leurs films à la truelle.

 

Star Wars VIII est le reflet de tout ça. Alors oui, j’ai aimé le film, mais en tant que fan de la saga, je ne pouvais pas faire autrement. Logo jaune sur fond étoilé, orchestre de John Williams. Ca y est, je suis acquis à la cause du film.

Mais je dois le reconsidérer sous un prisme plus objectif, et admettre que le très bon côtoie le très mauvais… et de très près. Durant les 20 premières minutes du film, premier problème: les scènes se voient affublées d’un humour lourdeau absolument pas bienvenu puisqu’au sein d’enjeux dramatiques potentiellement forts. Plutôt que de proposer au sein du film des moments adaptés à chacun des publics : enfants, adultes, adolescents,…, Disney le fait au sein même des scènes. Pas de bol, scinder les moments forts de la sorte les ruine avec une efficacité redoutable.

 

Puis on assiste à une auto-flagellation du studio vis-à-vis de l’épisode VII : les personnages passent leur temps à souligner avec de gros sabots ce que les fans avaient critiqué dans Le Réveil de la Force : le duel Kylo-Rey, le masque inutile de Kylo,…

Pendant ce temps, le récit n’a toujours pas avancé. Les gens regardent leurs montre… pendant un Star Wars !!!

 

Le fait est que Rian Johnson a un talent certain de mise en scène, il joue notamment sur la mise en image des déplacements dans l’hyper espace pour créer des moments réellement iconiques, malheureusement pas appuyés par la musique de John Williams.

Cependant, il doit faire avec un scénario, qui, sans être mauvais, doit expliquer tous les éléments dispersés ça et là par l’épisode VII, par fois maladroitement. Hop, un personnage du Réveil de la Force pope. Ah beh il est parti. Il reviendra pas. Bon, ok.

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Détrompez-vous, le film a des qualités, à commencer par son ton complètement inédit, fait notable après les accusations de « semi-rebootage » à l’encontre de l’épisode précédent.

 

Les Derniers Jedi sonne d’ailleurs tellement neuf, qu’il en devient déroutant, voire incongru.

Tenter est une bonne chose, même si cela s’apparente souvent à une dérive du récit, dont on se demande comment elle sera corrigée durant l’épisode XIX.

Une fois une grosse heure passée, les choses s’améliorent, le frisson se fait ressentir. Ouf.

 

Le scénario d’une saga a souvent tendance à répondre à « l’effet assiette de cantine », théorisé par votre serviteur, lors de ma thèse en paupiette de veau. Tout comme l’écolier se débarrasse des légumes pour garder son steak en fin de repas, les saga conservent souvent l’intégralité des résolutions des pivots majeurs pour le dernier volet.

Dans le cas des Derniers Jedi, Johnson sait être surprenant et faire avancer le récit. Durant la première heure, l’immobilisme de l’intrigue nous pousse à croire que nous ne verrons que peu d’avancement dans cet épisode, mais en réalité, le film s’étale sur 1h30 supplémentaire à renfort d’excellentes scènes. Alors pourquoi ne pas avoir couper dans la première partie ? En plus de rendre le film plus efficace, Disney aurait pu reverser les minutes supplémentaires au Justice League de Warner, mendiant une version longue sur le trottoir des échecs de 2017.

 

Je finirai par souligner que contrairement au Réveil de la Force, Les derniers Jedi sait se conclure sur une vraie fin digne de la saga. On sent l’accomplissement du récit et le plan final suscite l’envie, pas le besoin frustré (cf le souvenir de salle douloureux de La désolation de Smaug…)

Finalement, Star Wars : The Last Jedi est déstabilisant. Il faut souvent tiquer, mais ne peut pas laisser indifférent. Je suis persuadé qu’avec une trame neuve ; Johnson fera des étincelles dans sa propre trilogie. Ici, il patit des sentiers creusés par l’épisode VII, qu’il doit un minimum poursuivre. Le problème, c’est qu’Abrams s’est installé sur des terres peu fertiles. Et que le public attend une récolte digne du champs dans laquelle est elle s’inscrit (fiou, je suis allé la chercher loin celle-là…).

Walt

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