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02/10/17

BROADCHURCH

Une série policière à l'européenne

A priori, rien ne prédestinait Broadchurch à devenir une pépite incontournable dans le flot perpétuel des séries policières aseptisées à la mode américaine. Dans une petite ville tranquille du Dorset au Royaume-Uni, la mort inexpliquée d’un enfant bouscule le quotidien des habitants qui cherchent tous à cacher leurs petits secrets. Qui est le tueur ? Quelles sont ses motivations ? Autant de questions auxquelles les séries comme Castle, Les Experts et NCIS parviennent à répondre en 45 minutes.

 

Mais Broadchurch, et c’est sans doute là ce qui la rend exceptionnelle, prend le temps de dérouler l’intrigue, de la complexifier, d’amener des fausses pistes, de multiplier les impasses pour finalement, au bout de 8 épisodes de 50 minutes, faire éclater la vérité, crue, violente et blessante. Renouvelant le genre, confirmant une fois de plus la qualité et la puissance émotionnelle d’un bon nombre de séries européennes, la série anglaise créée par Cris Chibnall en 2013 est certainement l’un de mes plus grands coups de cœur. Composée de 3 saisons, la première relatant l’enquête, la deuxième se focalisant sur le procès et le passé de l’enquêteur Hardy (David Tennant), la troisième à propos d’une nouvelle affaire de viol, la série est de très bonne facture en tout points. Comme à mon habitude, je commencerai par souligner l’effort évident qui a été fait sur l’aspect esthétique de la série. Les paysages idylliques de la région, avec ses falaises vertigineuses (saison 1) et ses forêts toutes droit sorties d’un conte de fée (saison 2), servent certainement la beauté des images qui nous sont présentées mais c’est également un travail sur le jeu des couleurs pour les rendre plus chaudes et orangées qui donne à la série cette ambiance si particulière.

Mais comme les images ne font pas tout sur le petit comme sur le grand écran, la bande originale a ici, et plus qu’ailleurs, une place de choix. L’œuvre du compositeur islandais Olafur Arnalds est singulière, puissante, vibrante et enchanteresse.

 

Les acteurs n’ont pour leur part rien à prouver : j’aimerais souligner le jeu troublant de vérité d’Olivia Colman (Ellie Miller) et de Jodie Whittaker (Beth Latimer). Ces deux actrices ont su à mon sens incarner à la perfection leur rôle et parviennent véritablement à nous toucher et à nous faire ressentir la souffrance du deuil et de l’incompréhension. Sombres et désenchantés, les personnages sont clairement aux prises avec leurs démons intérieurs, renforçant l’intérêt de ces derniers. La deuxième saison apporte étonnamment un souffle nouveau à l’intrigue déroulée dans la première saison et la fin n’en est pas moins troublante et dérangeante. Jetons toutefois un voile sur la troisième et dernière saison qui, de mon point de vue, gâche l’entièreté de la série et je conseille donc à quiconque voudrait la regarder de se contenter des deux premières saisons qui se suffisent à elles-mêmes.

 

A mon sens véritable chef d’œuvre de l’émotion, regard singulier sur la société, les médias et les relations humaines, Broadchurch est avant tout un drame humain présenté dans son enveloppe la plus vraie mais aussi la plus crue.

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Vincent

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