Terrible est le mot… Jigsaw fait partie de ces films dont on regrette qu’ils soient inclus dans une saga, Saw en l’occurrence, qui a eu ses hauts et ses bas mais qui n’a jamais été (à ce point) ridicule. Décortiquons donc ce ratage complet.

 

Comme à l’accoutumée dans Saw, on nous présente des personnages qui participent à un « jeu » macabre orchestré par John Kramer, alias Jigsaw. Tandis qu’ils sont enfermés, une équipe de policiers à l’extérieur tentent de les sauver en récoltant les indices laissés par le psychopathe, à l’aide d’une équipe de scientifiques. Jusqu’ici le film reste conforme au scénario de presque tous les autres épisodes de la saga. Mais celui-ci rate à réaliser tout ce qui par ailleurs rendait certains des films précédents passionnants.

Commençons par les personnages : ils sont tous plus stupides et caricaturaux les uns que les autres. Certes, c’est un ressort classique du cinéma d’horreur que de nous présenter des personnages parfois trop bêtes pour réussir à s’en sortir. Mais dans ce film, tous sont ridicules et il est impossible de s’y attacher. Aucune dimension psychologique n’est creusée, ou alors elle est bâclée. On plonge dès lors dans un ennui profond tant tous ces personnages, que ce soient les victimes, les policiers ou les scientifiques, nous laissent indifférents.

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De là découle un deuxième gros problème : les détails de l’intrigue. Comme celle-ci est menée par des abrutis, chaque rebondissement est, au mieux inintéressant, au pire carrément grotesque. Même les épreuves auxquelles sont soumis les captifs sont sans saveur et sans surprise, alors qu’elles constituaient une grande part de l’originalité de la saga (voir Saw 1 suffit à s’en persuader). Et comme si les réalisateurs s’attendaient à ce qu’on s’endorme devant tant de banalité, ils ont saturé le film d’images gores au possible, ce que les meilleurs films de la saga avaient toujours su éviter (à nouveau, voir Saw 1). Les retournements de situation sont tous prévisibles, à tel point qu’on ne peut qu’hausser les épaules quand le twist final, ridicule lui aussi, est révélé.

Le pire pour la fin : Jigsaw, censé être un film d’horreur, ne fait pas peur une seule seconde. On n’est même pas angoissé pour les personnages, qui sont pourtant dans des situations peu banales. La faute à deux choses : d’une, la réalisation, qui ne fait absolument pas ressentir la claustrophobie de l’enfermement, ce qui était une des forces de la saga jusqu’ici. Et de deux, un montage réalisé par des personnes qui n’ont manifestement aucune idée de comment faire ressentir de la tension, et qui coupe les scènes de stress en plein milieu pour nous montrer une autre scène avant de revenir à la scène d’action. La tension ne s’installe donc pas et il devient impossible de ressentir la moindre peur.

Mais n’y a-t-il vraiment rien à sauver dans ce film ? La réponse est non. Jigsaw est un film insipide, même ennuyeux, duquel tous les aspects sont ratés de manière prodigieuse. On en est même étonné de voir que les réalisateurs ont mis leur nom au générique au lieu de le remplacer par « Alan Smithee », le pseudo utilisé par les réalisateurs qui ont honte de leur film. Puisque la fin de ce dernier opus laisse ouverte la possibilité d’une suite, on ne peut plus qu’espérer que, si elle se fait, elle sera de meilleur qualité que cette catastrophe cinémato