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L'EXPÉRIENCE INTERDITE

Où est la nouveauté ? 

26/11/17

Apprivoiser la mort en jouant avec les crises cardiaques. C’est le pari insensé que se lancent cinq étudiants en médecine, qui décident tour à tour d’arrêter artificiellement leurs cœurs quelques minutes pour observer les conséquences (terrifiantes ?) sur leurs organismes. Montée en tension, sursauts, au croisement entre la science et la fiction, entre le thriller et le film d’horreur, L’Expérience interdite version 2017 forme un tout cohérent et bien réalisé. Si l’on découvre l’histoire pour la première fois, le concept plaît. Problème : un film du même nom était déjà sorti dans les salles en 1990, et l’on regrette que celui d’aujourd’hui apporte si peu par rapport à son prédécesseur. Analyse et comparaison.

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Le scénario, d’abord ; original et fascinant. Que « voit-on » au moment où l’on meurt ? Comment se comporte l’activité cérébrale durant les quelques minutes qui suivent l’arrêt du cœur ? En somme, de vraies questions scientifiques qui retiennent l’attention du spectateur. En 1991, Joël Schumacher avait déjà été récompensé pour l’audace et l’inventivité de son film lors des Saturn Awards, recevant le prix de la meilleure science-fiction. Le concept inédit a même poussé le Français Bernard Werber à écrire Les Thanatonautes (littéralement en grec « les explorateurs de la mort ») quelques années plus tard, en 1994, pour un mélange de philosophie et de fantastique. Dans ce remake cinématographique de 2017, la nouveauté est d’avoir retenu un personnage principal féminin plutôt que masculin, du nom de Courtney Holmes - interprété par l’excellente Ellen Page - et d’avoir travaillé minutieusement sur son passé. La jeune femme est hantée par l’accident de voiture dont elle est responsable et qui a été fatal pour sa petite sœur neuf ans plus tôt ; n’ayant plus vraiment goût à la vie, elle est désormais prête à prendre tous les risques pour cette expérience dangereuse dont elle est l’initiatrice. 

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On pourrait tout de même faire un reproche sur la mise en marche du protocole, un peu bâclée ; en effet, à part Sophia qui proteste légèrement au début du film, tous les autres amis de Courtney se laissent embarquer dans l’aventure sans trop réfléchir à la folie du projet. Ce qui est assez incroyable (et un peu mal fait, il faut le dire), c’est que les autres étudiants sont à deux doigts de ne pas réussir à faire redémarrer le cœur de Courtney, et pourtant, cela n’empêche nullement Jamie de demander à jouer les cobayes le jour suivant. Il est curieux de constater que des étudiants en médecine soient si peu conscients des risques encourus. On aurait donc apprécié un peu plus de vraisemblable dans cette première partie.

Le côté épouvante/ horreur qui s’ensuit est, lui, vraiment réussi. Le film, interdit aux moins de 12 ans, donne quelques sueurs froides au spectateur, qui se laisse surprendre par les hallucinations malencontreuses qui se présentent tour à tour aux personnages. Si les premiers effets de l’expérience semblent bénéfiques à leurs organismes (c’est comme si le cerveau de Courtney avait été reformaté), très vite, les vérités honteuses enfouies refont surface. Et les cobayes ne contrôlent plus rien : réapparition de silhouettes du passé, sons étranges, musique angoissante, tout est fait pour nous mettre dans l’ambiance. Les acteurs Ellen Page, Nina Dobrev, James Norton et Kiersey Clemons sont très bons pour leurs scènes « choc » respectives. Et le choix de ne pas avoir fait subir l’expérience à tous les personnages est pertinent ; ainsi, Ray, incarné par Diego Luna, est le seul à rester lucide sur les événements.

 

On l’a compris, le concept de « flatlines » (en français « lignes droites », celles qui indiquent que le cœur a cessé de battre sur les appareils de fréquence dans les hôpitaux), est fascinant et donne lieu à une science-fiction des plus remarquables. Le casting est bon, et le rythme du film aussi. Deux regrets majeurs subsistent tout de même : le premier, que l’idée de départ ait été à peine assez développée. Autrement dit, on aurait aimé une fin plus satisfaisante ; on sort de la salle en attendant la suite. Deuxième regret : le réalisateur de cette version 2017 de l’Expérience interdite, Niels Arden Oplev, n’a pas fait énormément d’efforts pour renouveler le film de 1990. 

Angélique

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