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Eh bien après visionnage, Blade Runner 2049 est un film duquel il est difficile de parler. Il est difficile de mettre des mots sur un film qui suscite tant d’émotions contrastées, sur un film qui nous a fait rêver et nous a éblouis par le grandiose de chacun de ses plans, mais à l’histoire duquel on est resté assez indifférent.
Le travail sur l’image dans ce film est assez époustouflant. On retrouve l’atmosphère légendaire du premier film, ses lumières, ses néons, ses fumées, le tout en moins crasseux et en plus épuré. On sent que l’univers du film a évolué vers quelque chose de plus propre, de moins apocalyptique, mais l’empreinte Blade Runner est toujours aussi présente. Les reflets des lumières, tout particulièrement, sont exquis ; jeux de textures et de matières avec les vitres, la brume, l’eau… chaque plan est un tableau dont la composition et les couleurs ont été minutieusement étudiés, ce qui place Blade Runner 2049 parmi les films les plus beaux et au visuel le plus marquant depuis bien des années. Et c’est ici l’oeuvre du directeur de la photographie Roger Deakins, dont la renommée n’est plus à faire, qui a su exploiter tout le potentiel dont un tel univers cyberpunk peut disposer.
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Et l’univers est réellement un personnage à part entière dans Blade Runner 2049, que Denis Villeneuve prend le soin d’installer et de développer à son rythme. Et on sent là l’influence de Children of men et son univers post-apocalyptique criant de vérité puisque Villeneuve, à l’instar d’Alfonso Cuarón, faire durer certaines scènes et laisse déambuler sa caméra en oubliant ses personnages principaux, vaquant librement dans les ruelles et les dédales, laissant voir des tranches du quotidien du monde donné à voir.
Et l’influence de Children of men se fait sentir jusque dans le propos-même du film, avec cette importance capitale de l’enfant, cette espèce d’élu que K. (Ryan Gosling) tente de retrouver dans Blade Runner 2049. Et c’est là que le film se perd.
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Blade Runner 2049 pousse plus loin encore les questionnements soulevés par le premier film… mais tente pour ce faire d’être intelligent. Il essaie d’être surprenant à grand renfort de twists, il essaie d’être vertigineux à coups de répliques mastoc ; et c’est très contrasté.
Cela peut donner des scènes comme celle, que je trouve particulièrement touchante, de préliminaires avec Joi (Ana de Armas), l’intelligence artificielle de K. Une scène que l’on pourra trouver majestueusement marquante pour toute la symbolique qu’elle porte (dualité homme/réplicant, fusion ou mimétisme de la machine, aspiration à l’humanité) mais que l’on pourra aussi sobrement apprécier pour sa beauté et l’indéfinissable malaise qu’elle procure.
Mais cela peut également donner des révélations scénaristiques un peu gauches et mal amenées, comme celle du twist final qui fait réellement l’effet d’un soufflet qui retombe. Le scénario est un peu bancal, et le fil rouge découle d’enjeux qui n’ont pas vraiment de fondements : les répliquants étant des androïdes créés de chaire et de peau, à base de synthogénétique, ce sont en des termes plus simples des clones… pourquoi donc la question de leur descendance est-elle problématique ? Et ce problème s’ajoute au fait que certains personnages ont des réactions qui frôlent le ridicule -on pense notamment au Lieutenant Joshi interprété par Robin Wright dont les raisonnements sont confus et illogiques, mais aussi à Wallace joué par Jared Leto dont les motivations sont… obscures ?
Blade Runner 2049, s’il pâtit de failles scénaristiques, peut néanmoins se vanter d’être une suite honorable au premier du nom. Et pour les fleurs bleues comme moi qui se laissent porter par l’ambiance et par ce qui nous est montré, plus que par le propos et ce qui nous est dit, le charme opère.
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04/10/17
BLADE RUNNER 2049
Laissez-vous guider par vos yeux


Aziza
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