Peu de scénaristes sont aussi reconnus à Hollywood qu’Aaron Sorkin. Mais l’auteur oscarisé de The Social Network, A Few Good Men et Steve Jobs, connu pour ses dialogues virtuoses et sa narration rythmée, n’avait jusqu’alors jamais franchi le pas de la réalisation. 

 

Les attentes étaient donc grandes pour Molly’s Game, son premier long-métrage en tant que metteur en scène. Tiré d’une incroyable histoire vraie, le film raconte le parcours de Molly Bloom, jeune femme ambitieuse et téméraire, qui organise des parties de poker clandestines à Los Angeles et se retrouve projetée au cœur d’un réseau mafieux. 

 

Le résultat, s’il est bon, voire très bon, manque certainement d’originalité. 

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D’une durée de 2h20 mais sans aucun temps mort, le film nous plonge, en même temps que son héroïne, dans le monde secret et vertigineux du poker underground. Les acteurs, tous excellents ou presque (Michael Cera, sérieusement ?), servent parfaitement un récit en forme de double enquête : celle de l’avocat sur le passé sulfureux de Molly, et celle de Molly sur elle-même.

 

Sorkin met en scène son film comme il écrit ses scénarios : avec une impressionnante maîtrise du rythme, un vrai développement des personnages principaux, et une utilisation pertinente des flashbacks. Sans que cela suffise à s’échapper du conventionnel et à donner à sa réalisation un véritable style. 

 

Molly’s Game restera sans doute parmi les meilleurs thrillers psychologiques de l’année, mais le film, en fin de compte peu mémorable, laisse au spectateur un sentiment d’inachevé.